Hôtel Woodstock
J'ai beau ne pas être de cette génération, j'ai grandi avec dans les oreilles la bande originale de ces années du "Flower Power" américain. Mes parents nous on fait découvrire à ma soeur et à moi déjà toutes petites, le film-documentaire extraordinaire du célèbre concert de 1969. Je le connais par coeur, dans tous les sens que cette expression peut avoir. Partager ce spectacle avec mes parents étaient déjà un moment fort, je ne pouvais qu'imaginer les impressions de ceux qui avaient vécu l'évènement dans toute sa folie et son excessivité.
C'est chose faite, grâce au livre-témoignage d'Elliot Tiber, homme de théatre et directeur artistique pour le cinéma, à l'époque jeune propiétaire juif homosexuel d'une partie des terrains et du motel qui ont accueilli les festivaliers et surtout tout le staff technique des concert de Woodstock.
Attention, ne nous méprenons pas, le sujet du livre n'est pas le festival et ces trois jours de concerts, (à peine entrevus dans la dernier chapitre), mais bien l'incroyable foutoire organisé qu'a été le mois précédent le concert, avec toutes les misères matériels, techniques, morales, judiciaires que seul un tel évènement pouvait créer. Tout ce chamboulement de la vie d'une petite communauté de l'état de New York est vu au travers du prisme du jeune Elliot, propiétaire avec ses parents (particulièrement trucculents) d'un hôtel miteux en faillite, qui se démène avec toute l'énergie du déserpoir pour faire (re)vivre sa région, et pour enfin se débarasser de ses terres.
Dans les très bonnes surprises du livre, la rencontre avec des personnages (réels) incroyables de sincérité et de générosité, comme l'organisateur et producteur du festival Mike Lang. Il fait figure de héros au yeux du jeune Elliot, mais je me souviens que, moi aussi, je l'admirai pour son sang froid quand j'étais petite fille, devant les images du film Woodstock (c'était le mec sur une moto avec une tignasse bouclée, à poil sous un gilet, si vous vous souvenez). A lui seul, il avait rendu une partie de l'Etat de New York "zone sinistrée" mais il semblait à l'écran toujours cool et plus que ravi des concerts qui se succédaient grâce à lui devant une foule résolument "Peace and Love".
J'ai aimé me plonger dans ce livre et faire un saut dans un passé, pourtant pas si lointain, mais qui a déjà beaucoup vieilli. Un nouveau Woodstock verait-il le jour aujourd'hui ? Ce livre a été adapté dernièrement au cinéma, je ne l'ai pas vu encore, j'ai peur d'être décue...
Bonne lecture les amis
*"Sometimes I feel like motherless child, Freedom"
Richy Heavens, concert d'ouverture du festival de Woodstock, Aout 1969
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