mercredi 19 janvier 2011

du côté de chez Keiko

Une petite note sur un livre bien sympa qui donne une touche optimiste à ce début d'année. L'auteur fait le tour des fêtes japonaises (si peu connues en dehors de l'archipel) toutes plus folkloriques et étonnantes les unes que les autres. Dans le pays aux 8000 dieux, tout objet et toute action revêt une valeur symbolique, à tel point que les japonais d'aujourd'hui adaptent et se servent des traditions, à leur propre sauce, parfois très poétique, parfois très drôle: comme la maman de Keiko qui la menace de se faire enlever par les onis du riz (esprits) si elle ne fini pas son bol, ou bien ces porteurs de chars décorés pour le temple qui font aujourd'hui la course pour arriver les plus vite au temple et être déclaré "meilleur char de l'année"(chaque année les murs du petit village près d'osaka s'écroulent sous l'effet des chars qui ont mal négocié le dernier virage à fond la caisse avant la monté au temple)...je vous laisse imaginer l'équivalent devant une église...
Le livre est bourré de petites perles et anecdotes drôles mais c'est surtout une vrai découverte de l'histoire d'un pays à la culture incroyablement riche. L'auteur étant mangaka, c'est à travers l'histoire et l'évolution de la presse et de l'édition au japon qu'elle introduit un portrait captivant de ses contemporains. Vivant depuis une dizaine d'années à Bologne en Italie, elle a su trouver la bonne distance avec sa langue et sa culture maternelle, et ainsi nous dévoiler sous un jour nouveau (pour nous autres européen si peu savant en folklore nippon) les divers sens de certains mangas parvenus jusque dans nos contrés.


Elle fait par exemple une analyse de Princesse Mononoké de Miyazaki passionante (les Mononokés sont des esprit de la faune et de la montagne rendus monstrueux par leurs trop grands âges dont les premières apparitions datent du moyen âge japonais), ou bien des onis (qui datent de l'ère Edo) au coeur du splendide "Voyage de Chihiro", et de "Mon voisin Totoro". Les onis sont des esprits, pas au sens des fantômes occidentaux, c'est plutôt une forme d'animisme personnifié, ainsi du fleuve dont le oni est un petit garçon dans le Voyage de Chihiro, ou bien l'esprit de l'arbre dont le oni est Totoro. J'avais toujours cru, devant Chihiro, de loin mon Miazaki préféré, qu'il s'agissait d'une fable sur le deuil...Grâce à Keiko, j'ai apprécié une autre lecture, ce film est avant tout adressé aux jeunes générations japonaises et les invitent à se ressouvenir de toutes leurs traditions, de respect de leurs terre et de leur environnement, oui...en fait c'est une fable écologique.


Bref un excellent moment passé au japon, qui donne envie d'assister en vrai à la grande fête des cerisiers en fleur (l'Hana mi), d'offrir une poupée de tissu dans une belle robe traditionnelle pour la fête des petites filles (Hina Matsuri), d'accrocher une truite en tissu à ma fenêtre le jour de la fête des petits garçons pour leur porter bonheur (Tango), et de fabriquer un arbre à voeux en bambou le jour du Tanabata ( celle-ci je m'en souviendrai, c'est la fête des étoiles et elle tombe... le 7 juillet, jour d'un cher anniversaire).

Et sinon, pourquoi les japonais ont les yeux bridés? Vous avez cas lire le livre, tout y est !

2 commentaires:

  1. Va voir Arrietty ma chère madame Yulie !!! Un magnifique film. j'avais été déçu par les contes de Terre et mer, mais là on renoue avec les bons films des studios Ghibli !

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  2. bah oui j'y cours, j'y vole, mais avec mes petites jambes de "chapardeur" j'avance pas très très vite !
    bisous carotte
    (toi tu vas y aller en vraiiii, ouh la petite chanceuse !)

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