dimanche 10 juin 2012

le grand Jacques

Faut-il que je l'aime, le beau, le grand, le fort Jacques Gamblin pour aller me cailler les miches au Parc Floral un soir de Juin tout pourri, rien que pour ses beaux yeux...
 Superbe spectacle, au piano Laurent de Wilde et son sextet (excusez du peu) et dans sa chemise bleu, mon idole. (oui c'est mon idole parce que j'ai décidé un beau jour que la meilleure incarnation qu'aurait pu avoir San Antonio, le personnage de Frédéric Dard, ça aurait été lui, très haut la main, mais la voix des réalisateurs est impénétrable, et que du coup, pour moi, Jacques Gamblin/ Sana, c'est du kiffkiff).

Bref, 20H30 je traverse le parc sous la flotte, "Parc Floral", tu m'en dira tant, avec ce temps de chiotte, pas l'ombre d'une fleurette à l'horizon (d'ailleurs de l'ombre, hein, y'en a guère)...Ah si, tiens, j'suis mauvaise langue, y'a des Nénuphars...

L'avantage du gros bon temps pourri, c'est que malgré les deux grosses têtes d'affiche, y'a pas un rat (ou alors un ou deux mouillés) et qu'il est donc faisable de poser une miche sous l'abris de la Grande Scène. 
Il pleut. Les mares aux Nénuphars sont derrière moi. 
Je sais pas vous, mais alors moi le bruit de l'eau qui coule sur de l'eau, ça me donne une de ces envies  de .... bah oui mais j'ai une bonne place alors je bouge pas.
20h45, Zut de Prout, j'ai déjà super froid, j'espère que ça va être bien...
21H02 L'orchestre entre en scène, puis le Grand Jacques. Il est beau. Superbe dans sa chemise bleu aux manches retroussées "à la voyou" sur ses longs bras, ....mais, NON DE DIEU, juste une chemise! Il va choper LA MORT.

Lui "Je vous remercie infiniment d'être là, d'avoir bravé les intempéries : la pluie, le vent pour être venus pour nous ce soir"

...Et le spectacle commence, la musique en fond sonore, comme une respiration et sa voix. Il raconte, et tout de suite je suis dedans :

Lui "Je ne sais jouer de rien. Et pourtant. J'avais un professeur de piano enfant, une femme sans âge, une femme de tous les âges, elle avait une bosse au milieu du front et je ne voyais plus que ça, des années. Des années de cours de piano à voir un front et une bosse. Evidemment, évidemment pour le piano je n'étais pas doué, je n'avais pas de doigté...."

Sur le Parc Floral, IL PLEUT

Lui "Puis j'essayais la guitare, la guitare pour plaire aux filles bien sur. " (il porte la contrebasse en appuie sur une cuisse, comme si c'était une guitare) "Ma prof de guitare s'appelait Nirard. Moi je l'appelais Nibard. Elle avait deux soeurs, la mère Nibard, pas des soeurs jumelles, mais deux soeurs quand même. Elles vivaient toutes les trois. Les trois Nibards dans la même maison."

Le regard du Beau Jacques se trouble, il est ébahit. Malgré l'attention que nous portions à son texte, dense, drôle, ciselé, on ne peut s'empêcher de se retourner pour voir derrière nous ce qui le subjugue à ce point. Et derrière nous, IL N'Y A PLUS RIEN. Plus de paysage, plus que des traits gris. IL TOMBE DES HALLEBARDES. Et évidement, sur le haut-vent CA MARTELE, on entend plus que ça.

Lui, riant, un peu flippé: "Ca va aller, ne vous en faites pas, ça va aller..."

On l'applaudit. Et.
Et, parce que perdu sous le déluge les musiciens jouent plus fort et que Lui force la voix, nous continuons à suivre notre Noé d'un soir. 
De bons moment au bugle et au sax, un très bon contrebassiste, l'orchestre de De Wilde tient bon le cap.

Lui "Je rentre dans la boîte. Il y a que des hommes, pas de femmes. Bah oui, c'est du jazz. Ou alors une femme, peut être, là-bas, une, perdue. Ma jambe saute. Toute seule. Ma jambe saute en rythme lorsqu'elle écoute du Jazz. Les gens autours pensent que je suis à fond dedans, dans la musique, mais non, c'est elle. Elle suis son pied, en fait. Ma jambe prend son pied et puis après.... Mais faut pas croire, c'est fatiguant pour les autres parties du corps une jambe qui prend son plaisir toute seule. C'est elle qui m'a fait aimer le jazz. Parce que moi avant...et puis elle toujours...." 
Il se tortille et gigote, incroyablement en rythme, se démembre, s'appuie, se lève et s'abaisse, s'allonge ou sautille,...un tourbillon.

Et puis, les histoires racontées s'achèvent. La jolie histoire d'amour du beau Jacques qui depuis le début de son récit court après sa "lady Jazze" prend fin. Et ces derniers mots qui me parle Oh combien:

Lui "Et demain ? Tu seras là demain ? 
Et vous demain ? Vous serez là ? 
Est-ce qu'il est possible de tenir debout sans amour ?"

(je cherche la réponse mon brave Jacques, je cherche)
FIN


Prologue: il faut que je pisse bordel !

(Paris Jazz Festival Parc Floral / Château de Vincennes tous les week-end de Juin et de Juillet)

2 commentaires:

  1. Ibrahim Maalouf en jogging VS Jacques Ganblin en chemise à manches relevées, je me demande bien qui a tu as le plus kiffé... Et sinon, il tranpirait comme les frères Poupaud ? Blage à part, c'est cool que tu sois motivé, on sent à ton texte que tu as vraiment aimé... et que tu avais envie de pisser

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  2. euhhh, Jacques à joué dans les "Enfants du marais", alors c'est lui qui gagne, et puis j'adore le look chemise / chech, bizarrement, j'aime beaucoup moins le look jogging / Basket !
    et ça n'est chouette que sur une rock star la transpi, sinon, ...

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